La technologie du forage produit trop de gaz qu’on doit brûler dans des torchères. Cette production a encore augmenté depuis que le fracking a été mis au point.

Quel que soit la solution préconisée par les ‘Think Tanks’ qui étudient le problème de la surproduction de gaz par rapport au marché, les pétroliers auront les moyens financiers de l’appliquer et d’activer leurs réseaux de relations publiques pour le faire accepter par la population, d’abord en camouflant que cela vient d’eux.

L’industrie du pétrole produit trop de gaz naturel

Technologies du forage

     Quand on fore un puits, on espère trouver du pétrole mais on ne trouve le plus souvent qu’un puits vide ou du gaz. Les puits sont forés par les sociétés pétrolières. Le gaz naturel est donc produit presque exclusivement par les sociétés pétrolières.

      Depuis 1945, de nouvelles technologies améliorent chaque année l’efficacité du forage. Le forage est plus rapide et plus profond avec de meilleurs trépans rotatifs. Les puits sont rendus mieux étanches avec un meilleur gainage et une meilleure cémentation.

     Depuis 1970, des appareils repèrent précisément la direction de forage à plusieurs km de profondeur, permettant de construire une plomberie complexe sous terre avec des forages horizontaux pour exploiter à fond les gisements.

      La technologie produit trop de gaz naturel qu’on doit brûler dans des torchères. Cette production a encore augmenté depuis que le fracking a été mis au point. Le gaz naturel est efficacement utilisé dans des nouvelles centrales électriques à gaz dont le rendement (35% pour les turbines à gaz simples) a été fortement augmenté par des cycles combinés (TGV, 55%). On ne construit pas ces centrales au Texas pour alimenter le reste des Etats-Unis car le transport de l’électricité revient au moins 10 fois plus cher que le transport de la même énergie par gazoducs. On a construit des gazoducs du Texas vers l’Est des USA, mais ils sont un débouché insuffisant car le marché de l’électricité est déjà occupé par le charbon et le nucléaire, qui sont concurrentiels par leur bas prix.

      Avant de deviner comment les pétroliers ont réagi à la surproduction de gaz, une brève introduction à l’histoire de l’énergie est nécessaire.

Grandes dates de la politique énergétique

• 1820-1945 : Époque du charbon
• 1945 : Gisements géants de pétrole (Ghawar)
• 1945 – 1974 : Époque du pétrole à bas prix. Le gaz, vendu au rabais, devient presque compétitif avec le charbon dans des turbines à gaz efficaces dérivées de celles mises au point pour l’aviation militaire. On fore des puits étanches pour capter le gaz naturel. On découvre des gisements géants de gaz naturel en Hollande et en Angleterre. Les gazoducs sont financés par des contrats à long terme incluant un prix limité du gaz naturel pendant 20 à 30 ans.
• 1974 – 1982 : Les pays producteurs forment un cartel pour augmenter leurs royalties. Des crises pétrolières à répétition surviennent et le prix du pétrole s’envole. On multiplie le nombre de réacteurs nucléaires, devenus plus rentables que le charbon.
• 1974 - 1989 : Campagnes antinucléaires. On finance des films catastrophes sur des centrales nucléaires dirigées par des managers fous et avides dont la gestion stupide provoque la destruction. Dans le film : « Le Syndrome Chinois », le cœur fondu d’un réacteur traverse la Terre jusqu’en Chine ! Greenpeace délaisse la lutte contre le nucléaire militaire et est organisée et financée pour réutiliser ses remarquables méthodes médiatiques contre le nucléaire civil.
• 1978 : Purpa : Ce règlement américain débute la libéralisation du marché de l’électricité. Il oblige tout réseau d’accepter du courant de n’importe quel producteur quand le prix est équivalent. Ce règlement est destiné à vendre le gaz naturel et il sera généralisé plus tard pour forcer l’acceptation du renouvelable en priorité.
• 1978 : Révolution en Iran (contre le Shah pro-nucléaire) et 1978-1988 : Guerre Iran-Irak
• 1986 : Tchernobyl : Révélation de l’insécurité des réacteurs à plutonium (qui servent aussi pour faire des bombes) et des pollutions radioactives dans les sites militaires en URSS. Cette catastrophe a un effet positif. Elle accélère la sortie du communisme en Russie (1989-1991). 
• 1992 : Des pipelines acheminent le gaz russe en Europe et en Chine. Le chancelier Gerhard Schröder soutient les Verts contre le nucléaire et pour le renouvelable. Il favorise la politique russe et deviendra directeur du pipeline Northstream dans la Baltique à sa retraite.
• 1992 : Sommet de la Terre à Rio. D’énormes budgets de propagande payent le voyage d’ONG environnementales, lesquelles célèbrent la nouvelle religion de l’environnement que les médias du monde entier expliquent et diffusent dans une gigantesque campagne médiatique mondiale dont on ne connaît toujours pas les véritables sponsors.
• 1998 : Libéralisation accélérée de l’électricité en Californie, puis en Angleterre et en Europe.
• 1998 : Financement de l’organisation onusienne du GIEC, groupe d’experts choisis dans le but de sélectionner et d’approuver les rapports de recherche prouvant l’influence du CO2 sur le réchauffement climatique.
• 2001 : La gestion de la fourniture de l’électricité a été perturbée par des règlements inopérables (libéralisation, éclatement des monopoles de l’électricité, regroupement forcé des réseaux en monopoles naturels). Il en résulte des blackouts aux USA et des faillites de sociétés de distribution électrique. L’entreprise Enron, qui a profité de la libéralisation, est le cadre de la plus grande faillite frauduleuse de l’histoire. Le coût pour la société (c.à.d. les surcoûts pour les consommateurs d’électricité) est estimé à 3 trillions de dollars. Le 'cerveau' d'Enron, Ken Lay, conçoit le cadre réglementaire pour développer l'éolien. Il meurt du cœur juste avant son procès, ce qui arrête l'enquête sur ses activités et celles de ses acolytes. 
• 2001 : Subsides pour la production éolienne (Feed-in tariff) votés au Danemark et en Allemagne (2001). Certificats verts (= feed-in tariff" + vente du courant intermittent) votés en Belgique, en France, et ailleurs en Europe. On vote des quotas d’électricité renouvelable (RPS) dans la ligne de la grande fraude sur l’électricité. Les pétroliers ont intérêt à ce qu’on choisisse de produire de l’électricité par du gaz naturel (plus des éoliennes) plutôt que par du charbon ou du nucléaire. L'éolien, c'est théoriquement 80% de gaz naturel et 20% d'éolien mais, comme les centrales d'appoint ont un rendement réduit, cela représente plutôt 100% de gaz naturel. L’éolien n’a aucune utilité technique pour économiser l’énergie fossile mais la propagande peut faire croire qu’il a un bilan positif sur la production de l’électricité. Si on revenait au nucléaire, les investissements éoliens inutilisables deviendraient une perte manifeste et les politiciens qui ont poussé l’éolien seraient accusés d’avoir dilapidé l’argent des consommateurs captifs. Ce piège les motive ainsi pour ne pas réduire les subsides qui maintiennent la rentabilité artificielle de l’éolien, et pour continuer la lutte contre le charbon et le nucléaire. Les politiciens peuvent imposer des parcs éoliens aux communes sans devoir faire des appels d’offres. La révolution environnementale a ainsi fait abandonner la seule méthode efficace connue pour contrôler les exactions des gouvernements et empêcher les méthodes du Far-West ou de la prohibition.
• 2005 : Début d’application du protocole de Kyoto. La participation russe a été achetée par des quotas spécialement réduits. Les pays qui ne sont pas atteints par la propagande se rebiffent : Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil.
• 2009 : Films de propagande de l’Europe écologie (Le film ‘Home’, sorti juste avant des élections, est diffusé gratuitement par les TV européennes). Élections de nombreux députés écologistes en Europe. Renforcement des lobbies éoliens et des mesures favorables pour le renouvelable (augmentation des quotas de renouvelables).
• 2011 : Fukushima est exploité médiatiquement par les lobbies antinucléaires et par leurs alliés éoliens.
• 2011. Peu de pays sont prêts à renouveler le protocole de Kyoto mais cela ne diminue pas la propagande médiatique pour faire peur avec le changement climatique en Europe, laquelle a une plus faible proportion de sceptiques que les Etats-Unis. Les lobbies de l’environnement ont réussi à faire payer leur propagande pour l’action environnementale par des fonds européens et par les médias nationaux.

      Une telle évolution de la politique énergétique n'aurait pas été possible sans être soutenue par d’énormes budgets pour des lobbies et pour des relations publiques. Un support médiatique ne peut être acquis que si l’on a les moyens de payer les journaux, bien que le financement puisse venir d’une fondation qui sert d’écran au véritable sponsor. Le poids économique de l’industrie du pétrole et du gaz est énorme, de l’ordre de 3% de l’économie (PIB de 65 T$), soit un chiffre d’affaires annuel de 2 T$. La part que les pétroliers peuvent consacrer aux relations publiques, disons 3%, est plus grande que tout ce que l’on a connu jusqu’ici, même dans les budgets de la CIA et du KGB. Il est difficile d’imaginer les sommes énormes à la disposition des lobbies pétroliers. Si un ménage gagne 10 000 $/an, son budget en énergie qui représente 3% de l’économie brute (6% après la déduction de 50% de taxes), est en moyenne de 600 $/an (essence, chauffage, électricité).

Comment accroître la consommation de gaz

      Quel que soit la solution préconisée par les ‘Think Tanks’ qui étudient le problème de la surproduction de gaz par rapport au marché, les pétroliers auront les moyens financiers de l’appliquer et d’activer leurs réseaux de relations publiques pour le faire accepter par la population, d’abord en camouflant que cela vient d’eux. Comme les Alliés avaient monté des campagnes de désinformation pour faire croire que le débarquement se passerait dans le Pas de Calais et non pas en Normandie, on fait croire que les oppositions à la folie des actions environnementales viennent des ennemis des pétroliers, tels que des charbonniers et des industries du renouvelables (que les médias présentent comme les adversaires des ‘Big Oil’).

      Les méthodes modernes de persuasion font appel à de nombreuses ONG, dont les membres, souvent assez naïfs, sont honnêtes, directs et persuadés qu’ils défendent la bonne cause. Il est facile de financer ces ONG (et les médias qui diffusent leurs programmes) sans qu’on sache d’où vient l’argent. L'EPA américaine (un lobby environnemental camouflé) finance des ONG pour qu'elles l'accusent (avec procès à la clef) de ne pas prendre les décisions que l'EPA voudrait prendre sans oser le faire par peur de l'opinion.

     Pour vendre le surplus de gaz naturel, les pétroliers doivent lutter contre les concurrents qui sont le nucléaire et le charbon.

1) Repenser le nucléaire

      La lutte contre le nucléaire civil, menée par Greenpeace et les partis écologistes, est suffisamment connue pour ne pas s’y attarder. Cependant, il est intéressant pour ceux qui étudient les méthodes de propagande, de constater que le public a été rendu incapable de réfléchir pour deviner l’origine du financement de ces campagnes dispendieuses. En effet, par des méthodes subtiles de désinformation, une des phases du raisonnement logique a été rendue inconsciemment inopérante par une persuasion médiatique : L’idée (fausse) suivante paraît manifestement vraie : les partisans du renouvelable et les pétroliers sont logiquement opposés puisque l’on doit choisir l’un ou l’autre. La méthode « Cherche à qui le crime profite » est ainsi écartée au bénéfice d’une vision simpliste mieux acceptée par le public : « Recherche qui est ton ennemi ».

2) Repenser l’effet de serre

    La lutte contre le charbon a demandé un montage autrement compliqué. Le charbon émet des polluants (suies et SO2) plus dangereux que ceux du gaz naturel mais cela peut être corrigé par des filtres à poussières et des absorbants plus élaborés. L’autre différence est que la combustion du charbon produit plus de CO2 que celle du gaz. Cependant une forte concentration de CO2 favorise la végétation et la production agricole (d’ailleurs on l’augmente artificiellement dans les serres). On ne peut donc pas prétendre que le CO2 fasse partie des polluants dangereux pour la santé.

      Pour convaincre les gens d’un besoin d’agir, les agitateurs savent qu’une méthode efficace est de faire peur. Les catastrophes climatiques sont parmi les plus spectaculaires, les plus graves et les plus fréquentes. Bien que les canicules fassent moins peur que les vagues de froid, on a découvert que le CO2 pouvait être impliqué de façon scientifiquement défendable dans le réchauffement climatique qui s’observe à la fin de notre période interglaciaire. On explique facilement que le CO2 est un gaz à effet de serre, tout en évitant de souligner que la contribution de ce gaz est négligeable par rapport à celle de l’émission variable de vapeur d’eau qui régule notre climat. L’augmentation de la concentration de CO2 dûe à la combustion du charbon est mesurable. Pour ceux qui n’ont pas été formés à réfléchir à l’importance des ordres de grandeur, la conclusion (simpliste) est que c’est un fait important établi (sans souligner qu’il est minime). On peut trouver, parmi les scientifiques devenus si nombreux qu’ils ne trouvent plus d’emplois, suffisamment de chercheurs ayant besoin de fonds pour étudier n’importe quel sujet pourvu qu’un organisme lui fournisse des budgets de recherche. Ces chercheurs opportunistes trouvent aisément que l’influence du CO2 sur le réchauffement climatique est positive.

      Comme les convictions scientifiques mettent longtemps à s’établir et changent souvent au début d’une recherche, l’organisation, avec les moyens illimités des pétroliers, a dû acheter des journaux scientifiques qui, sans les mécènes devenant de plus en plus rares, sont actuellement en difficultés financières. On observe des changements significatifs dans certains de ceux-ci : Nature, Scientific American, et des journaux spécialisés en climatologie, en météorologie et en géologie. Les nouveaux propriétaires ne changent pas les standards scientifiques sauf pour de rares domaines. On constate que les éditoriaux vont dans le sens demandé et le ‘Climategate’ a montré comment étaient sélectionnés des articles concernant les rares sujets étranges qu'il faut orienter comme des cernes de croissance ou des calibrages de capteurs de satellites.

      Avec de l’argent, on peut s’assurer que rien n’est laissé au hasard. Les efforts médiatiques de propagande ont ainsi été développés dans tous les domaines. On a trouvé des « penseurs » qui ont transformé l’étude du réchauffement climatique en un sujet religieux, dogmatique, ainsi qu’en témoignent leurs citations.

     (Et voilà pourquoi on vient détruire la campagne avec des éoliennes, surtout si les politiciens locaux n’ont rien à refuser à ceux qui les comblent.)

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