Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Les États remboursent les efforts pour diminuer les émissions de CO2 par un mécanisme de marché utilisant comme monnaie des "droits à polluer".

Comme pour le marché libéralisé de l'électricité, des sociétés d'affairistes, du genre d'Enron, ont pu y faire des bénéfices énormes que les contribuables vont devoir payer.

Droits à polluer

La concurrence pour la production d'électricité

     Ceux qui ont fait adopter le Protocole de Kyoto avaient le but de vendre du gaz naturel, excédentaire, sur le vaste marché de la production d'électricité. Il luttaient contre la concurrence du nucléaire, du pétrole et du charbon.

      Après le quadruplement du prix du pétrole, les générateurs diesel ne furent plus utilisés que pour du backup dans les hôpitaux ou dans les régions éloignées de la civilisation.

      Le nucléaire fut écarté par des sabotages de centrales nucléaires (Three Mile Island), par l'accident de Tchernobyl et par des campagnes médiatiques pour exagérer leur dangerosité. Qui aurait pu imaginer que des opportunistes réussiraient à faire  ignorer superbement le nucléaire dans le Protocole de Kyoto ?

      La génération d'électricité par du charbon dégage plus de CO2 que le gaz naturel. Cela tient d'une part à ce que les molécules de méthane ont de l'énergie dans leurs liens hydrogène (qui brûlent en se changeant en eau) et pas seulement  dans leur carbone (qui brûle en produisant du CO2) et d'autre part au rendement qui était en 1970 de 30 % pour les centrales au charbon mais de 40 % pour les turbines à gaz. En 2008, le rendement des centrales modernes à charbon peut atteindre 50 %, mais celui des centrales à gaz les plus modernes (TGV) peut atteindre 60 %. Il est assez surprenant que la littérature courante ne signale pas que les fuites de gaz naturel (jusqu'à 30 %) puissent entraîner que l'effet de serre du méthane soit plus élevé que celui du charbon.

       Ainsi, on a conçu une comptabilité carbone où le remplacement des anciennes centrales à charbon par des usines à gaz modernes réduit les émissions de 50 %. Dans les pays de l'OECD (25 % d''énergie transformée en électricité) où les centrales à flamme émettaient 12 % des GES, cette comptabilité a réduit les émissions nationales de plus de 5 % (sauf en France où il y avait moins de centrales à remplacer car on produisait surtout de l'électricité nucléaire). Comme par hasard, le protocole de Kyoto demande une réduction de 5 %.

         Pour dynamiser la lutte des gaziers imposant l'usage du gaz dans la production d'électricité, il importait de donner une motivation idéaliste (lutte contre le réchauffement climatique) pour justifier cette opération commerciale de pénétration de nouveaux marchés. C'est ainsi qu'à été proposé le Protocole de Kyoto mais des affairistes en ont alors profité pour exploiter toutes les opportunités financières qu'offrait  l'instauration d'un marché assez spécial pour financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L'échange des droits à polluer

       En 1970, les pluies acides étaient devenues un fléau qui détruisait des forêts. L'acide polluant déversé par la pluie provient surtout de l'émission de SO2 par la combustion du charbon ou de pétrole.

       Les usines réduisent les quantités de SO2 émises en installant des filtres adaptés pour nettoyer les fumées du charbon. Le pétrole est raffine dans des installations éliminant le souffre. Pour compenser ces investissements, un règlement, orchestré par l'ONU, donne des aides proportionnées à la  diminution de SO2 émis, ce qui est facilement mesuré.

       La régulation de ces aides a été conçue à l'époque où la libéralisation était une dogme à la mode. Les États remboursent les efforts pour diminuer les émissions de SO2 par un mécanisme de marché utilisant comme monnaie des "droits à polluer". Des quotas (quantité de SO2 à éliminer) déterminent le montant de cette monnaie distribuée au départ.  Ces droits peuvent s'échanger quand ils correspondent à des prestations vérifiables. On dit que ce traité international fut le premier  traité de l'ONU couronné de succès après celui de Montréal qui réduisait les CFC destructeurs d'ozone.

Lutte contre le CO2 copiée sur celle contre le SO2

     Pour lutter contre des émissions de CO2 des milliers de fois plus importantes que celles du SO2 et pour laquelle il n'existe pas de filtre, il fallait attaquer un problème similaire mais bien plus compliqué car il n'y a pas (à l'exception du nucléaire) de solution à la suppression des combustibles fossiles, les technologies actuelles des renouvelables rentables étant loin de fournir l'énergie requise. En l'absence d'un accord sur des critères techniques admissibles, la fixation des quotas se fait en soudoyant des responsables, ce qui convient aux affairistes de l'environnement. 

     L'histoire de cette arnaque toujours en cours est racontée par Bernier [163] bien qu'il l'attribue au néo-libéralisme, aux techno-scientistes et aux multinationales au lieu de l'attribuer simplement aux affairistes que l'on trouve dans tous les secteurs, publics ou privés, nationaux ou internationaux, et dans tous les partis, écologistes ou capitalistes.

L'arnaque des Certificats Verts

      Pour ce qui concerne notre site Internet où l'on cherche pourquoi des politiciens se permettent de détruire notre cadre de vie avec de l'éolien peu utile et hors de prix, le livre cité [163] nous apprend que les éoliennes représentent des "droits à polluer" (surévalués par des coefficients de charge allant jusqu'à 45 %) qui peuvent s'échanger sur la scène internationale.

       Il faut être le propriétaire d'un investissement éolien pour en obtenir les "droits à polluer" et les utiliser en pratique, par exemple pour les faire servir au quota d'électricité renouvelable. Les grandes entreprises se disputent les entreprises éoliennes. Areva, Suez et Suzlon se sont disputé le constructeur éolien REpower. (Des turbines Repower, malgré leur palmarès d'accidents, ont été citées comme exemple de ce que les promoteurs pourraient installer dans le projet éolien de La Roche-en-Ardenne, promoteurs qui demandent une autorisation pour un chat dans un sac). Le cours de bourse d'entreprises éoliennes a doublé sans qu'elles aient besoin de faire des bénéfices mais  seulement d'acquérir des "droits à polluer", la nouvelle monnaie du business de l'environnement.

       Pourquoi ne peut-on pas échanger les Certificats Verts (le nom local des "droits à polluer") hors des régions de Belgique ? Des sociétés de conseil se sont installées sur le marché pour informer sur les bonnes façons de profiter de l'arnaque. Il ne s'agit  pas d'un marché équitable et transparent mais d'une arène réservée.

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