Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Sondage IPSOS, août 2013.

Baromètre Edora.

 Analyse de la méthode.

Sondage truqué en 2013

     Ni Edora, ni Ipsos n’ont publié un compte rendu scientifique de la méthode de l’étude Ipsos d’août 2013 (comme ils l’avaient fait pour leurs précédentes études, ce qui avait permis de montrer les biais et de réfuter ces sondages de 2005 et de 2010). 

      Le seul document qui est publié (octobre 2013) est une présentation powerpoint que Edora qualifie de complète :  « Pour découvrir les résultats complets du sondage sur baromètre-énergétique.be, cliquez ici. » Cette présentation est commentée ci-dessous. Elle peut être utilisée comme exemple de méthode de désinformation par les étudiants en relations publiques et en propagande.

      La base est un échantillon représentatif de la population belge francophone âgée de 18 à 75 ans (n=1262) – Marge d’erreur de 2,8.%. Les sondés habitent dans de grands centres, des villes urbaines et des villes rurales (Slide 3). Aucun sondé ne semble donc vivre dans des villages ou à la campagne et n’a donc ressenti les nuisances de l’éolien. L’absence de documentation pourrait cacher que ceux qu’on a sondé par téléphone n’étaient que des militants écolos.

       Voici un essai d’interprétation de la question 3 (slide 5), malgré le manque d’informations détaillées.


Question 3: Q3. Selon vous, quelles sont les trois sources d'énergie qui répondent le mieux à ces préoccupations ? % des réponses « en premier lieu » (Il faut chercher la question 2 en page 11 pour trouver ces préoccupations).

      Sur les 69% qui répondent « énergies renouvelables », il y a 74% de femmes, soit 74% x 69% = 51% des femmes de l’échantillon de 1262 personnes. Cela veut-il dire que tous les hommes (49% de l’échantillon) n’ont pas choisi les renouvelables mais ont choisi le nucléaire, le gaz, le pétrole ou le charbon ?

      Sur ces 69%, il y a 82% personnes entre 18 et 24 ans, soit 69% x 82%=56% de la population de 1262 personnes, mais où il n’y a que 13% de gens entre 18 et 24 ans (statistiques de la page 3). Comment ces 13% de jeunes deviennent 56% des francophones qui pensent que les énergies renouvelables sont une source d’énergie qui répond en premier lieu à des priorités qui sont, pour l’importance que les décideurs politiques y accordent d’après la question 2 en page 11, « la production d’une énergie à moindre coût. ».

      L’enquête Ipsos révèle que la majorité de ces jeunes (707 sur 164 !) ne savent pas que l’éolien génère de l’électricité plus chère (deux à trois fois plus cher) que le charbon et croient que les décideurs politiques ont la même vision erronée qu’eux.

Question 4. Q4. "Dans quelle mesure est-ce important pour vous que la Belgique puisse produire une plus grande partie de son énergie par elle-même sans devoir importer de matières premières d'autres pays ?" Sur cette question technique sans implications politiques, 96% des gens pensent que c’est important.

      Combien des sondés ignorent qu’il faut des centrales thermiques polluantes de backup pour continuer à fournir du courant quand il n’y a pas de vent. Le renouvelable demande d’importer presque autant de matières premières pour le backup que les autres énergies fossiles et beaucoup plus que de l’uranium. Croient-ils que l’éolien donnera une indépendance énergétique à la Belgique ?

       Les manipulations du sondage de 2010 sont renouvelées dans celui de 2013. Dans le sondage de 2010, l'enquêteur demande (après avoir préparé le terrain) : « Globalement quelle est votre opinion par rapport à l’énergie éolienne ? Vous êtes …   [La question porte sur l’énergie éolienne et pas sur l’installation d’éoliennes terrestres en Wallonie. Quelqu’un qui serait favorable aux éoliennes offshore, mais pas onshore, risque ainsi d’être jugé favorable aux parcs éoliens en Wallonie comme le proclament les résumés exécutifs qui dénaturent le sens des questions, changeant ‘énergie éolienne’ en ‘parc éolien.’ Dans le résumé exécutif, cette confusion est effectivement malicieusement exploitée : « En d’autres mots, la population wallonne rurale directement concernée par l’implantation de parcs éoliens a une opinion favorable à l’éolien »  (Conclusion du Résumé exécutif)].

       Après sa question,  l'enquêteur lit lentement les réponses suggérées et note si le sondé approuve la première réponse : « Très favorable ». [35% des sondés ont approuvé dés la première réponse « Très favorable ». Il est possible que 50% veulent approuver l’alternative en s’attendant à ce qu’elle soit « défavorable » mais  l'enquêteur suggère une autre réponse : « Plutôt favorable » !]

      Pour les 15% de sondés qui n’ont pas encore répondu (page 38),  l'enquêteur continue : « Ni favorable-Ni défavorable, Plutôt défavorable, Très défavorable. »

      Il semble que cette technique pour favoriser les réponses désirées ait encore été utilisée en 2013. Les sondés qui savent que l’on connaît leur nom n’osent pas déplaire au sondeur qui attend impatiemment une réponse rapide. (Les sondés ne veulent pas en plus se faire qualifier d’anti écologiste)       

       Une astuce est qu'il n'est pas prévu de répondre: "ne sait pas" ou "n'a pas l'information pour se faire une opinion valable", ce qui est le cas de plus de 90% de la population, bien que la plupart des gens se sentent dévalués s'ils font ce genre de réponse et préfèrent ne pas peiner le sondeur.

      Dans un article du Soir (25 octobre 2013), on lit:  "Du côté de la fédération  (des acteurs de l’éolien en Wallonie) pointe une inquiétude: la «majorité silencieuse ne s’exprimera pas dans l’enquête publique. Ce référendum ne prendra pas le pouls d’une part représentative de la population. Notre sondage montre le réel équilibre entre les opinions favorables et défavorables».  Le sondage ne montre pas du tout cet équilibre. Edora et les ministres écolos concluent cependant que puisque 81 % des Wallons seraient favorables à l’implantation des éoliennes, les opposants représenteraient donc moins de 5 % de la population wallonne. Où est l'erreur? Les lobbyistes et les écolos mettent ceux qui n'ont pas pu répondre qu'ils ne savaient pas dans la catégorie de pro-éoliens.

Question 7. Q7. Globalement, quelle est votre opinion par rapport au développement à grande échelle des énergies renouvelables ? Y êtes-vous très favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé.

      Les sondés imaginent-ils ce qu’est un développement à grande échelle ? L’éolien n’est-il qu’un renouvelable mineur ? Savent-ils si l’hydraulique ou le nucléaire ou la biomasse sont de l’énergie renouvelable ? Se rendent-ils compte que « la grande échelle » entraîne un endettement des Wallons de près de 10 milliards d’euros  (solaire et éolien)?

     Dans le communiqué de presse d'Edora, cela devient le constat suivant. « Le sondage d’opinion réalisé par l’institut Ipsos révèle que 95% des Belges francophones sont favorables au développement des énergies renouvelables à grande échelle ». (Est-ce que les Bruxellois, francophones ou néerlandophones, doivent-ils payer pour le renouvelable wallon ?)

Question 1:  A la question 1 (en page 10), Q1_1. Parmi les préoccupations suivantes, lesquelles devraient être les priorités de la politique énergétique de la Belgique ? On constate que la plupart des gens se sont rendu compte que c’était une propagande alarmiste qui avait fait croire aux dangers inévitables du nucléaire puisque 59 % ne donnent pas de priorité à « la production d'une énergie sans risque pour la population ». La priorité est donnée à « la production d'une énergie à moindre coût ». Seuls 21% croient que « l'épuisement des sources d'énergie conventionnelles » a une priorité plus forte que le moindre coût. Le choix du renouvelable se révèle contradictoire avec l’objectif prioritaire : « réduire les coûts » mais l’étude ne remarque pas que ses conclusions sont incohérentes.

      Bien que l’étude IPSOS de 2010 sur l’éolien ait été discréditée, le lobby éolien n’a aucun scrupule à citer dans l’étude actuelle des conclusions de cette étude précédente (Slide 8). Le ministre écolo Henry répète cette erreur sans ciller: "S'il y a des oppositions très fortes, en réalité 80% de la population est favorable à l'éolien".

       Une technique de désinformation des lobbies éoliens est de commanditer un sondage donnant les résultats demandés. Les gens sensés montrent alors que la méthode de ce sondage est biaisée, rendant ce sondage invalide. Mais, la coopération des médias permet de répéter ce que ce sondage bidon avait conclu et d'ignorer qu'il est sans valeur. Ainsi le ministre écolo répète en 2013 les résultats biaisés du sondage Ipsos de 2010, comme s'il s'agissait de vérités révélées.

      Une technique similaire est de commanditer des études sur la dépréciation immobilière, concluant que l'éolien ne dévalue pas les maisons de riverains. Il est facile de démontrer que ces études sont faussées (mais il faut une formation scientifique pour trouver les erreurs). Le ministre écolo prétend que l'argument selon lequel le prix de l'immobilier va baisser avec l'implantation de ces éoliennes est une "crainte infondée", en se basant sur ces études disqualifiées.

Question 6. Q6. Dans quelle mesure êtes-vous d'accord avec les affirmations suivantes sur les énergies renouvelables ?  Les réponses (Slide 6) montrent le peu de connaissances des sondés. 72% pensent à tort que les renouvelables amèneront une « réduction des coûts futurs de l'énergie »  et 66% qu’elles permettront une « production d'une énergie à moindre coût ».

      Edora peut se réjouir des résultats de l’étude qu’elle a commandité car cela prouve qu’elle a réussi à désinformer la population en faveur de l’éolien, ce qui est son but.

       Il n'y a aucun argument dans ce qui suit, sauf de dire que l'autre est un menteur. "Quelques lobbies crient très fort en clamant n'importe quoi, mais il y a aussi un soutien de la population sur le principe du développement du renouvelable".

    Est-ce que les riverains de parcs éoliens forment un lobby comparable à celui des promoteurs éoliens qui gagnent des fortunes? Où est l'intérêt général? La technique de communication est de prétendre: "Nous sommes les bons, les autres sont déraisonnables". Le ministre écolo prétend:  "Le problème c'est qu'il faut aussi avoir une approche d'intérêt général, que pour l'intérêt général wallon, il y a un vrai intérêt en jeu à développer le renouvelable, de manière raisonnée, bien située, en tenant compte de toutes les contraintes, bien entendu, mais aussi en créant de l'emploi et en se réappropriant notre énergie" L'éolien détruit plus d'emplois qu'il n'en crée et utilise principalement l'énergie de centrales thermiques de backup. La discussion n'est pas scientifique mais assène des slogans faussés. Les écolos ne justifient pas comment l'intérêt général wallon bénéficie de leurs dépenses non rentables.

      Si une population a un meilleur pouvoir d'achat, cela améliore l'intérêt général de cette population. Le parti de l'écologie politique est brouillé avec les notions économiques et les mesures du pouvoir d'achat. Sa gestion de l'énergie, favorisant des méthode de génération électrique déficitaires, est pour beaucoup dans la crise économique actuelle (où la population voit son pouvoir d'achat diminuer). Les écolos  prétendent agir pour la collectivité, mais leurs dogmes (distillés par les industriels de l'éolien et du gaz naturel) leur font croire que les renouvelables sont utiles à l'intérêt général alors qu'ils diminuent le pouvoir d'achat de chacun. Contrairement au ministre, on affirme, non pas la proposition non étayée que : "L'éolien est une approche d'intérêt général" , mais une conclusion prouvée: "L'éolien est vraiment contre l'intérêt général"

Conclusion : L’enquête IPSOS étudiée est faussée car elle n’est pas étayée par un description claire et détaillée de la méthode utilisée. Les quelques informations disponibles (une présentation powerpoint et des communiqués de presse) montrent de grandes incohérences (totaux dépassant 100%) et des procédures faussées (influence sur les sondés).

      Les 3 études Ipsos sur l’éolien montrent que Ipsos n’est pas un bureau d’étude fiable, préférant faire plaisir à ses clients plutôt que d’utiliser des méthodes scientifiques, contrôlables et éthiques.

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