Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Nuisances sonores

   Voici un moyen de vérifier comment votre environnement changerait après qu’on y ait mis des éoliennes.

Éoliennes et bruit

    Pour tester comment vous supporterez le bruit des éoliennes, vous pouvez écouter le bruit d’une éolienne, tel qu’on l’entend pendant la nuit, fenêtres ouvertes. Faites l’expérience suivante :

- Écoutez le fond sonore de cette page (Provenant d'un site au Québec [27]). Vous pouvez ouvrir une copie de ce fichier autant de fois qu'il y a d'éoliennes. Voici comment régler le volume sonore.

- Si vous êtes à la campagne, pendant une nuit de vent moyen (force 5), ouvrez la fenêtre, écoutez le bruit du vent dans un arbre des environs. Si votre région est calme, le faible bruit nocturne est de l’ordre de 10 à 15 dB. Par temps de vent moyen, il passe à 35 dB (décibels), augmentant avec le vent. Réglez les boutons de la puissance du son de votre ordinateur dans votre chambre pour écouter le bruit simulé de l’éolienne à peu près au même niveau sonore ou un peu moins fort. Vous vous rendrez ainsi compte de la différences entre les types de sons à volume égal. Il faut ensuite modifier le son suivant votre distance aux éoliennes futures.

      Si on est à 200 m, le bruit diminue quand la distance double de 3dB. Cette mesure se rapporte à un bruit émis sur une ligne, ici sur le cercle balayé par les bouts de pales. Quand l'éolienne est assez loin pour devenir un point émetteur (à plusieurs kilomètres), le bruit diminue de 6 dB pour chaque doublement de distance. [108].

     Par exemple, si le bruit est de 60dB à 100m devant le centre de l'hélice (à 100 m de haut par vent de force 4 à 5), il sera de 60 dB à 200m, de 57dB à 400m, de 54 dB à 800m, de 51 dB à 1600 m. À partir de 3 kilomètre, une éolienne isolée est comme un point et le bruit descend de 6 dB par doublement de distance. Il est ainsi de 44 dB à 3200 m, sauf quand deux éoliennes envoient des sons en phase. (Quand une éolienne tourne à vide sans vent notable, le bruit à 200 m n'est que de 45dB). Le bruit de plusieurs éoliennes peut s'additionner, ce qui crée des zones où le bruit varie et est alternativement plus et moins fort qu'à d'autres endroits.

- Fermez la fenêtre et essayez de vous endormir. Vous constaterez que le son émis par cette simulation sur votre ordinateur n'a pas la même qualité sonore naturelle que le bruit du vent dans les arbres. Peut-être cela ne perturbe pas votre sommeil après quelques longues nuits. Si les arbres, base du bruit, sont à 100 m de votre fenêtre, cela correspond à une éolienne à 1,6 km. Le son est un peu différent car les sons graves se transmettent mieux à 100 m de haut dans l'air humide de la nuit. Les promoteurs vont probablement conseiller de planter des arbres pour faire un bruit de brouillage plus agréable que le flop-flop des éoliennes.

Visite d’un parc d’éolienne pour se rendre compte du bruit   

      Si un promoteur ou un lobby éolien vous propose une visite d’un parc éolien, ne l’acceptez que s’il y a du vent. Les alternateurs des éoliennes peuvent servir de moteur et les faire tourner sans profiter du vent mais en faisant croire qu'elles produisent tout le temps. Ce mode d’opération ne fait évidemment pas le même bruit.

    Pendant une visite, observez ou prenez une photo de l’hélice. Si les pales sont orientées pour fendre l’air et ne sont pas dans un plan oblique pour le dévier, cela veut dire que les opérateurs étaient prévenus de la visite et ont mis les pales en drapeau pour réduire le bruit en arrêtant la production d’énergie de l’éolienne.

      Toutes les éoliennes devraient d’ailleurs être arrêtées en dessous de force 4, ce qui n’est pratiqué nulle part, alors que cela réduirait leur capacité de capter le regard, empêchant de contempler le paysage. La mortalité des chauve-souris serait diminuée car celles-ci chassent surtout quand il y a peu de vent. Les exploitants préfèrent laisser tourner les hélices, probablement pour profiter au plus tôt d’une rafale de vent.  

      Les éoliennes ne produisent de l’énergie que quand le vent dépasse force 4 (à partir du moment où la poussière sèche au sol commence à être soulevée par les petits tourbillons de vent et où les papiers s’envolent). A partir de force 6,  les fils téléphoniques commencent à siffler et il y a des bruits parasites que leur irrégularité rend plus supportable que le vrombissement régulier des éoliennes. Pour les rares périodes au-delà de force 7, le vent très fort produit alors, même s’il n’y a pas d’arbres, une ambiance sonore bruyante d'où émerge cependant le lancinant flop-flop des éoliennes. Les éoliennes ne produisent plus au-delà de force 8 ou 9 car les pales sont alors mises en drapeau dans le sens du vent.

    Étant donné que les éoliennes ne produisent à fond que pendant 20 % du temps, vous avez moins d’une chance sur 5 de tomber sur un bon jour de visite si le rendez-vous est pris à l’avance. Il faut regarder sur place si les pales se courbent sous l’effet du vent pour vérifier que les exploitants ne fassent pas tourner la turbine sans produire d’électricité. Quand une éolienne produit à pleine puissance, ce qui est rare, vous vous sentirez vraiment à côté d’une gigantesque et puissante soufflerie, une présence qui n’incite pas à l’endormissement.

    Il est conseillé aussi de venir tard pour voir la nuit balayée par les flashes incessants des feux à éclats sur chaque pylône. Ceci permet de constater que ces flashes supprimeront définitivement toute ancienne ambiance nocturne relaxante. Les lampes à éclats sont plus fortes si les éoliennes sont plus grandes.

    On peut y aller par une nuit venteuse de  pleine lune mais il faut s'approcher sans y voir beaucoup. Il vaut mieux faire la visite très tôt à l’aube car il n’y a pas encore de bruits parasites et les bruits se propagent mieux dans l’atmosphère humide et froide. Vous pouvez alors vous rendre compte si ce bruit incessant et régulier peut troubler votre sommeil la nuit, ce dont les riverains se plaignent souvent.

   On a constaté que la zone sous le vent d’un parc d’éolienne devient moins humide car chaque passage des pales propage des coups de vent asséchant. Ce n’est pas grave dans l’Ardenne humide, sauf si cela accroît l’effet des rares sécheresses par temps venteux ou  si cela change le microclimat.

     Avec les très grandes éoliennes, les riverains se plaignent de plus en plus fréquemment d’infra-sons. (Le mot infrasons semble apporter des arguments aux lobbies éoliens pour discréditer ceux qui emploient cette expression se référant à des sons qu'on entend pas. Les gens peuvent vouloir dire par cette expression des sons très bas commençant à 50 Hz, ou 30 Hz pour des gens très sensibles aux notes graves) mais ils peuvent être aussi gênés par des vibrations qui sont ressenties ailleurs que par l'oreille. Ces sons graves donnent l’impression que la maison frémit. Les gens se protègent en fermant les fenêtres et en bouchant les cheminées mais l’impression désagréable et qui les empêche de dormir peut persister [61]. Les nazis employaient de sons graves, plus intenables à la longue, pour torturer mais, bien sûr, avec une intensité bien plus forte

Nuisances sur l’environnement

   Si une éolienne de 100 m de diamètre tourne à 16,5 tours/minute, la vitesse des pales à la périphérie est de (3,14 x 100 x 3600 x 16.5/60) = 311 km/h. Il est peu probable que ces lames ne produisent pas sans arrêt des bruits répétitifs audibles dans les zones où le silence des Ardennes est la qualité recherchée par les habitants, les citadins, les touristes et les retraités qui cherchent le calme de la campagne. Les éoliennes plus grandes tournent moins vite mais leur vitesse à la périphérie est la même.  

     Le fait qu’on arrive encore à se parler sous une éolienne n’est pas un critère de bruit acceptable. Le silence de la nuit ardennaise est bien en dessous de 40 décibels (il est de l’ordre de 5 à 15 dB. On n'entend quelqu'un murmurer que si le bruit de fond est en dessous de 35 dB). Ce ne sont pas les normes de bruits acceptables établies pour les bureaux qui doivent servir pour le sommeil des riverains.

      Dans les zonings industriels, on peut faire beaucoup de bruit avant que cela se remarque. Dans les zones résidentielles ou touristiques, un faible bruit répétitif n’est pas plus supportable la nuit que le faible bruit d’un robinet qui coule goutte à goutte.

Atténuation du bruit par la distance   

      Le bruit des éoliennes est comparable au bruit des pales des hélicoptères mais à un rythme beaucoup plus lent. Le son est émis à 100 m d’altitude et se propage sans obstacle ni atténuation par la végétation. L’atténuation du son avec la distance dépend de la fréquence. La plupart des fréquences émises par les éoliennes sont très basses. Les sons graves sont moins bien atténués à distance et se propagent plus loin que les sons normaux, comme on peut le constater quand on écoute les boum-boum des batteries émis par de simples radios lointaines. Les éléphants utilisent ces sons et des infra-sons pour communiquer.

      Les sons graves sont atténués par l’air chaud et humide et se propagent mieux quand il fait froid et que l’humidité se condense, ce qui explique qu’on entend très bien ce genre de sons la nuit. Bref les éoliennes envoient des sons heurtés et énervants qui se propagent loin.

       Au cours de plaintes contre des éoliennes, des victimes ont constaté que les promoteurs français d’éoliennes font des mesures par des jours chauds et humides en sons continus, sur les fréquences élevées de l’audition (mesures à 3000 Hz alors que l’audition couvre des sons de 50 Hz à 20.000 Hz). Cette façon de faire des mesures non pertinentes semble faire partie de l’art élaboré de nier les nuisances [26]. Parce qu’un critère valable de mesure pourrait être utilisé dans un tribunal, les promoteurs des éoliennes s’emploient à ne pas le laisser se diffuser. Les plaintes les plus fréquentes en France sont le bruit des éoliennes.

       Un tableau du Guide de l'étude d'impact sur l'environnement des parcs éoliens, [172] montre comment les études de bruit devraient être menées. L'oreille humaine entend les sons de 50 Hz à 10 000 Hz, soit, en moyenne logarithmique, aux envions de 1000 Hz. Cette étude a utilisé un sonomètre qui mesure la puissance acoustique pour chaque fréquence. Le tableau 21, page 80, donne les mesures suivantes, d'où l'on déduit l'atténuation de la puissance du son :

  • Pour 63 Hz, de 111 à 37,6 (2,93 x).
  • Pour 1000Hz, de 94 à 14  (6,7 x).

    La conclusion est claire, mais n'est pas prise en considération par les responsables de cette étude. Les éoliennes émettent des sons principalement dans les basses fréquences (63 Hz). L'atténuation des sons avec la distance est deux fois plus faible pour les basses fréquences (3x) que pour les fréquences normales (6x). Des études de bruit sérieuses devraient mesurer les bruits dans les fréquences basses à différentes distances et les décisions d'un bruit acceptable devraient se baser sur ces résultats.

Bruit fonction du parcours des bouts de pales

    Le bruit est principalement créé là où les pales se déplacent le plus rapidement, c'est à dire, surtout près du bout des pales. Les éoliennes gigantesques font un tour complet moins rapidement mais le bout des pales se déplace à la même vitesse maximum et a un parcours plus étendu. Ce bout émet donc du bruit sur une longueur plus plus importante. Les constructeurs disent avoir réduit le bruit sur les nouvelles éoliennes mais, comme elles sont plus grandes, elles feront probablement autant ou plus de bruit. Le son est propagé d'une zone plus large et de plus haut, formant une onde se renforçant dans une direction. Les pales sont plus larges et produisent donc de plus forts tourbillons qui sont plus bruyants quand ils sont projetés sur le mat. 

      Une nouvelle turbine plus grande doit subir un stade expérimental où il faut faire varier le profil des pales pour faire diminuer le bruit à toutes les allures. Les nouveaux modèles d'éoliennes doivent être peu à peu modifiées jusqu'à ce que le bruit se réduise.

        Le bruit particulier des éoliennes menace la santé, ce qui est documenté dans la plupart des pays. 

Infrasons et sons graves

       Les éoliennes industrielles sont de très grandes structures qui émettent surtout des sons de basse fréquence.  Ces sons sont moins atténués par l'atmosphère et s'entendent bien plus loin que les sons normaux. Les sons graves - boom - boom - d'une radio sont les seuls qui s'entendent à grande distance. Ils pénètrent mieux à travers les vitres et les ouvertures.

      Un éléphant émettant à 112 dB (donc au même niveau que le rotor d’une éolienne) peut être entendu à 10 km car les sons très graves se propagent très loin. Une étude australienne a constaté que les riverains se plaignaient du bruit des éoliennes jusqu'à 5 km de distance.

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