Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Un réseau de distribution électrique ne peut pas utiliser plus de puissance éolienne que ce qu'il peut accepter sans risque de pannes générales.
Les raisons de ces limitations sont décrites ici.

Limitation de l’éolien admissible sur un réseau

    Les informations disponibles sur l’expérience danoise [138] montrent que la limite admissible y est de 13 % mais cela n’est possible que parce que le Danemark bénéficie encore de voisins (Norvège et Suède) acceptant de le débarrasser de son excès d’électricité grâce à leurs réservoirs stockant de l’hydroélectricité.

     L’Allemagne a une moins bonne situation venteuse, et  ne pourra pas atteindre une limite comparable à celle du Danemark. Les considérations du rapport E.On font deviner que les limitations globales seront de l’ordre de 10% (5,4 % en 2004). En plus, tant que les centrales nucléaires allemandes fournissent 20 % de l’énergie électrique, la limite de l’éolien acceptable y est réduite de 20% (de 10% à 8%).

Classement des énergies renouvelables par efficacité

      La puissance installée des énergies renouvelables augmente et le moment où le réseau ne pourra plus tout accepter approche. Un classement des priorités d’accès des principales énergies renouvelables nouvelles est donc utile. Elles sont classées ici suivant leur rapport prix/efficacité :

  • (1) Les centrales électriques de cogénération au gaz sont des technologies éprouvées dans les quartiers urbains ayant une forte densité d’immeubles à chauffer (administrations publiques et privées, hôpitaux, écoles, grands magasins et ateliers). Les conduites de gaz existent déjà. La fourniture locale d’électricité réduit les pertes sur le réseau (jusqu’à 5 % d’économies). La chaleur résiduelle des centrales est utilisée pour l’eau chaude, le chauffage ou la climatisation, le tout ayant un rendement de 75 % au lieu de 38 % pour une centrale simple. Le rendement passe à 80 % en tenant compte des réductions de pertes de ligne. Cela, combiné aux économies d’énergie, retardera (ou même supprimera) le moment où il sera nécessaire d’améliorer la capacité du réseau.
    -   Le pourcentage actuel d’électricité générée par des centrales distribuées à proximité des utilisateurs  est de 7 % dans le monde (d’après le GIEC, 4.3.8, 14/5/2007). Le pourcentage de cogénération (6% en Allemagne en 2005 et encore plus en Hollande) est au moins de 15 % dans un pays fort urbanisé comme la Belgique. La cogénération évite jusqu’à 40 % de combustible de chauffage et donc évite plus d’émissions de CO2 que l’éolien. La cogénération ne peut pas s’interrompre et elle ne peut pas servir au backup puisqu’elle fournit du chauffage en continu. L’investissement consiste à remplacer les chaudières par des centrales de cogénération au gaz et à construire des réseaux de distribution de fluides chauds au centre des villes pour que la cogénération puisse servir pour un quartier de bâtiments administratifs ou de services. L’administration publique pourrait monter l’exemple comme demandé au Printemps de l’environnement.
  • (2) Photovoltaïque : Cette énergie pourrait avoir un grand développement si une invention permettait de répandre des cellules plus rentables.
  • (3) Parcs éoliens off-shore Le potentiel immédiat est de 3 GW, soit 33 % de la puissance effective moyenne en Belgique ou 10 % de l’énergie électrique produite (facteur de charge de 30 %).
  • (4) Parcs éoliens on-shore : Après avoir corrigé les informations optimistes des lobbies éoliens, on constate que ces éoliennes n’ont un coefficient de charge que de 17 % en Allemagne et en Wallonie (tant qu’on ne peut pas les installer sur le littoral), tandis que les grandes éoliennes offshore ont un rendement de l’ordre de 30 %, près du double, ce qui compense leur prix plus élevé.

       Selon un scénario de développement du renouvelable, la Belgique continue à produire 55 % de son électricité par le nucléaire (qui a le plus bas prix marginal, ainsi que le prouve le prix actuel). Sur les 45 % restant, la cogénération devrait produire 15 %. Il reste 20 % pour la puissance instantanée maximum de l’éolien, ce qui ne permet déjà pas d’absorber 30 % de puissance offshore quand il y a du vent, sauf pendant les périodes de pointe.

       Les éoliennes on-shore ne pourront donc pas accéder au réseau sauf durant les rares périodes de fortes pointes. Le réseau allemand E.On Netz a inventé une expression, « la gérance de la génération », pour dire que les réseaux allemands, bien que n’ayant généré que 5 % d’éolien en 2005 (27 TWh sur 581 TWh consommés, d’après l’IEA) sont déjà parfois contraints de refuser la connexion automatique de l’éolien au réseau, connexion obligatoire suite à des clauses internationales (Kyoto) qui seront revues pour fin 2011.

        L'équipement en cogénération des villes est en retard par rapport à ses avantages potentiels pour la réduction de GES. L'intermittence de la cogénération dépend des variations saisonnières de la température, une intermittence facile à prévoir et à gérer. La cogénération est prioritaire pour l'accès au réseau par rapport à l'éolien qui est ainsi déjà potentiellement saturé en Europe. Le réseau allemand a déjà les problèmes de saturation que la Belgique va bientôt subir après avoir installé les parcs éoliens déjà approuvés.

       Tant que les éoliennes ne sont pas équipées d’un nouveau type de générateur électrique qui stabilise le réseau, il faut un pourcentage minimum de génération classique pour éviter les pannes générales d’électricité (Les promoteurs vendent en Belgique des éoliennes de conception ancienne, sans stabilisation du réseau). Les contrats passés inconsidérément avec les promoteurs éoliens en Belgique risquent de condamner les futurs consommateurs d’électricité à continuer à payer des subsides pour une énergie éolienne qui ne pourrait plus être acceptée par le réseau.

Les risques de surproduction d'énergies intermittentes

    Comme les retombées pour les promoteurs sont proportionnelles aux parcs éoliens installés, ceux-ci s’obstinent à installer encore des éoliennes partout où ils ont un contrôle et non là où elles ont le plus de vent et sont un moindre mal pour les riverains (par exemple dans les régions industrielles).

      Les installations on-shore seront les premières à devoir être déconnectées dès que la limite des énergies intermittentes acceptables sera dépassée. Ce ne sont pas les décideurs qui devront payer pour ces installations devenues inutiles mais les consommateurs d’électricité que l’on maintient dans l’illusion que l’excès d'éoliennes est bon pour la Terre.

ordre de priorité pour l'accès au réseau 

Priorité à la cogénération

      L'État peut montrer l'exemple de comportement écologiquement responsable en remplaçant les chaudières de ses bâtiments publics (administrations, écoles, hôpitaux) par des installation groupées de cogénération au gaz naturel. Le rendement de 38 % d'une centrale thermique monte jusqu'à 80 % avec de la cogénération, une économie de plus de 40 %, plus importante que pour l'éolien qui est limité à 20 % (on-shore) ou 30 % (off-shore).

   Quand la cogénération sera généralisée dans les immeubles publics (15 %) et les autres bureaux, ateliers et immeubles urbains (15%), 30% de l'électricité sera ainsi produite par du renouvelable prioritaire. Tant que la production nucléaire (55%) n'est pas remise en question, il n'y a plus aucune place pour l'éolien pendant l'été et bientôt pendant l'hiver.

Limites futures de l'éolien

      La limite de l'éolien utilisée par le réseau (actuellement de l'ordre de 3%) dépend des facteurs suivants qui peuvent être améliorés :

  • La limite est proportionnelles au facteur de charge moyen de l'ensemble des éoliennes. Si tout l'éolien est off-shore, cette limite sera plus élevée. Tout éolien on-shore abaisse le facteur de charge global.
  • Les contrées très éventées (Irlande, Nord de l'Angleterre) sont donc à équiper, non seulement de préférence mais même en exclusivité car leur avantage marginal est le plus élevé et que tout ce qui est en-dessous d'une limite peut aussi bien être supprimé.
  • Un super réseau européen pourrait améliorer la limite, soit par foisonnement (les pertes sur le réseau pourraient annuler ce léger avantage), soit en stabilisant mieux un réseau plus vaste (ce qui est un espoir peu étayé). Mais le rapport coût/bénéfice est établi en faveur des fournisseurs d'équipement de réseau mais pas sur des critères économiques. Les pannes générales sur l'Europe seraient d'autant plus graves. Il faudrait des procédures pour établir la responsabilité des réseaux locaux, ce qui est difficile dans un marché qu'on essaie de libéraliser tout en favorisant l'éolien.
  • En cas de surproduction, on donne priorité aux éoliennes ayant le meilleur coefficient de charge. Cela posera des problèmes aux pays qui ont inconsidérément signé des contrats de subsides à long terme sans clauses de protection contre la surproduction. Des consommateurs d'électricité pourraient devoir continuer à rembourser des subsides quand la plupart de leurs parcs éoliens on-shore puis off-shore ne pourront plus être acceptés par le réseau saturé. Les politiciens qui ont fait ces gaffes ne sont pas vraiment responsables.

    Comme il semble que la limite pratique de l'énergie utilisable par l'éolien off-shore est inférieure à 30%, la limite absolue est de 20% moins la fraction générée par le nucléaire. La limite au Danemark est de 10%. La limite allemande restera probablement de 8% à cause du nucléaire installé. La limite belge (dans un pays mal venté et ayant 50% de nucléaire) restera inférieure à 5%. Il serait utile que des études soient faites par d'autres que les lobbies éoliens et soient scientifiquement vérifiées pour ne pas continuer à dépenser sans avantages environnementaux.

L’éolien et le réchauffement climatique

     Il faudrait que, dans l’ensemble du monde, on réduise l’émission des gaz à effet de serre de 70% pour stabiliser le CO2, c'est-à-dire, pour ne pas augmenter la proportion de CO2 dans l’atmosphère.

     L’éolien est théoriquement capable de réduire l’émission de CO2 des centrales à flamme de backup de 25-35 % en mer et de 17 % on-shore loin des côtes. Cette performance est donc très insuffisante. Mais le chiffre globalisé pour un pays s’avère, pour les autres raisons citées ci-dessus, en dessous de 6 à 13% d’énergie éolienne par rapport à la génération d’électricité par des centrales à flamme. Cette amélioration minime est contrebalancée par la nécessité de maintenir chaudes des centrales à flamme et de ne pas pouvoir les faire travailler à leur rendement optimum du point de vue économique et environnemental.

    La production d’électricité dans les pays riches de l’OCDE fournit 30% de l’énergie et 8% des émissions de gaz à effet de serre. La limite de l'éolien acceptable par le réseau est réduite en proportion de la production nucléaire : 6% pour 20% de nucléaire (Allemagne) ; 4,8 % pour 40% de nucléaire (Belgique) ; 2,4 % pour 70 % de production nucléaire (France). Cette valeur augmente si la production charbonnière est majoritaire.

      Depuis le développement économique de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres pays sous-développés, pays non soumis au Protocole de Kyoto, l’OCDE ne représente plus que 30% des émissions. Quand le maximum pratique d'éolien aura été installé dans tous les pays de l’OCDE, les bénéfices de l’éolien en matière de CO2 se calculeront donc en multipliant ces pourcentages, soit : 10% x 6% x 30 % = 1,8%. Des dépenses énormes sont ainsi entreprises pour un résultat qui ne dépassera pas une réduction de 2 pour cent alors qu’il faudrait 70 %.

      Des gens angoissés sont aisément effrayés de ce qui pourrait arriver si le climat de la terre se réchauffait de façon dangereuse. Les lobbies éoliens qui font croire à ces gens influençables que l'éolien est un remède au réchauffement climatique ou qu'il n'est pas possible de lutter contre le réchauffement sans couvrir le monde d'aérogénérateurs ont inventé une nouvelle forme d'exploitation des bons sentiments.

      Les constatations du rapport allemand confirment la faillite du projet éolien, présenté comme étant capable de sauver la planète du réchauffement climatique mais incapable de correspondre aux proclamations des lobbies éoliens.

Les milliards du conte de fée des éoliennes

     Les promoteurs n’ont réussi à installer des éoliennes que grâce à un montage financier qui éclipse les combinaisons inventées par les grands affairistes du XIXe et XXe siècles. En effet, les dépenses sont cachées sous forme de subsides différés dont ne sont pas conscients les consommateurs qui seront contraints de les payer plus tard comme un achat à crédit.

      Pour donner un ordre de grandeur des sommes en jeu, l’éolien allemand de la région de l’E.On va ainsi rapporter à ses promoteurs, (installant 7 GW produisant 11,3 TWh), des subsides (90 €/MWh) sur 15 ans de 15,25 G€, une somme qui sera remboursée en la prélevant sur les futurs consommateurs d’électricité.

    Les coûts annexes de l'éolien sont parfois payés par des organismes qui n'ont pas la mission de faire des cadeaux à l'industrie éolienne, surtout s'il s'agit de monopoles ayant le doit de faire payer leur déficit par une augmentation de la facture d'électricité des clients. « Le gestionnaire du réseau belge d'électricité Elia souhaite lever plus d'un milliard d'euros par l'émission d'obligations. Cet argent frais permettrait notamment à Elia d'investir dans les raccordements d'éoliennes offshore ou de lignes électriques transfrontalières, affirme une source au sein de l'entreprise » (belga/cb, 8 avril 09). Ceux qui ont un compteur d'électricité sont-ils au courant que leurs revenus sont les garants en dernier recours d'obligations servant à l'éolien ? Voila des obligations ayant de meilleures garanties que les bons du trésor.

      À qui profite l’éolien ? Les conjectures suivantes se basent sur quelques données. Si l’éolien était une industrie rendue la moins chère possible par les lois du marché, le prix correspondrait au coût des turbines et de leurs installations. Ce coût est de l’ordre du tiers du coût des subsides en Europe. L'argent des contribuables est ainsi transféré dans les travaux inutiles des installations d’éoliennes.

      La politique éolienne a été préparée par d’énormes campagnes médiatiques et des activités de lobbying pour vanter les mérites des éoliennes. Cette action médiatique a entraîné de nombreux emplois rémunérés, procurés aux activistes des lobbies et des médias et aux militants des organisations non gouvernementales ou officielles. Ces employés (ou ces bénévoles manipulés) ont sensibilisé la population à l’aspect enthousiasmant des grandes causes environnementales mais la plupart sont des idéalistes qui ont ignoré qu’ils travaillaient pour d’autres aspects moins idéalistes et plus opportunistes dont profitent ceux qui tirent les ficelles de la croisade écologique. Nous estimons ces coûts de promotion médiatiques à un tiers des dépenses.

      L’argent englouti dans l’éolien aurait pu être mieux utilisé pour des investissements (tels que de l’isolation) permettant des économies d’énergie. Cela aurait été plus efficace pour l’environnement.

      Ce n’est pas le manque de capital qui empêche des investissements pour contrer le réchauffement climatique  mais une opportunité de profits faciles qui entraîne des décisions intéressées au lieu de celles qui réduiraient la crise de l’énergie.

      Ceux qui voient de la corruption dès qu’il faut expliquer pourquoi une mauvaise décision est prise pensent que le circuit financier des bénéfices restant n’est pas comptabilisé de façon visible et se retrouverait chez les promoteurs, les décideurs et leurs partis. Il se pourrait aussi que les mauvaises décisions proviennent de la stupidité mais une telle supposition serait encore plus offensante pour les décideurs.

L’éolien et le sauvetage de la Terre

      L’éolien fait double emploi avec le nucléaire, lequel évite presque 100 % des émissions de CO2. Les 21,25 G€ de subsides aux éoliennes et au réseau de la région de E.On Netz auraient pu être investis pour construire 8,5 GW de puissance nucléaire (plus de 5 centrales EPR à 4 G€/1,6 GW). Cela aurait pu fournir 67 TWh (à 90% de charge) au lieu des 11,3 TWh éolien produit dans le réseau E.On en 2004, soit 6 fois plus que l’éolien et sans émissions de gaz à effet de serre.

      Des avantages proclamés par les lobbies éoliens, il ne reste plus que celui de faire barrage à l’énergie nucléaire, un barrage qui profite à ceux qui veulent continuer à vendre leur gaz et à accroître les avantages stratégiques attenants. Le coût de l’option éolienne, y compris son backup,  s’accroît avec l’augmentation de prix du gaz, suite à son épuisement. Une telle politique finira par faire adopter un mélange mal équilibré d’éolien et de nucléaire.

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