Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Plus de vent rend le kWh plus cher (et non moins cher comme des médias le proclament).

Plus il y a de vent, plus l'électricité devient chère

Production éolienne un jour de vent fort 

       Le jour de la tempête du 3 janvier 2012, le parc éolien d’Estinnes a produit 1,64 GWh. Pour concrétiser la situation, disons que les 11 éoliennes, chacune donnant une puissance de 7,5 MW au taux de charge de 83%, a produit sur 24h [7,5 x 83% x 11 x 24 =] 1,64 GWh.  Le lobby éolien a profité de cette tempête pour faire de la publicité pour les éoliennes dans les médias wallons (y compris la RTBF) mais ces médias ont ajouté que « plus de vent rend l’électricité moins chère », une contrevérité grossière montrant à quel point le rôle de l’éolien est mal compris.

       Les éoliennes ne sont pas rentables sans subsides. Les Certificats Verts (CV) sont une compensation financière, qui ajoutée au prix de l'électricité vendue, rend cette technologie compétitive par rapport aux énergies classiques. Le 'feed-in tariff' qui combine les CV et le prix de l'énergie a le même rôle. Si le calcul de cette compensation n’est pas truqué, le montant de ces subsides est donc égal au surcoût de cette technologie. Le prix du CV (Certificat Vert correspondant à un MWh) se situe entre 65 et 100 €, soit en pratique 90 € en Wallonie grâce au quota de renouvelable (expliqué plus loin).

       Les promoteurs du parc d’Estinnes ont ainsi engrangé 1.640 CV ou 147.600 € le 3 janvier. Les producteurs d’énergie classique (par du nucléaire ou des combustibles fossiles) doivent acheter un nombre de CV correspondant à leur Quota de renouvelable, c’est à dire qu’ils doivent augmenter leurs prix pour compenser leurs achats de CV. Par cette procédure qu’il n’est pas facile d’expliquer aux consommateurs, les coûts des CV sont finalement ajoutés aux factures des 1,5 million de ménages wallons (voir plus loin).

        Pour les 1,5 millions de ménages wallons qui doivent payer en finale le supplément de CV que cette tempête a généré à Estinnes, cela revient à environ [14760/1,5=] 10 cents par ménage wallon. D'autres consommateurs d’électricité ne doivent pas payer : (1) les industriels puisqu’ils augmentent leurs prix de ce qu’ils vendent à leurs clients wallons et (2) les administrations publiques puisqu’elles augmentent les impôts pour équilibrer leur budget. En plus, les ménages wallons doivent payer pour ceux qui sont exemptés : (3) ceux qui n’ont pas les moyens de payer leur facture d’électricité et (4) les entreprises qui ont droit à l’électricité au prix international car ils ont pu faire valoir que cela leur est indispensable pour rester compétitif. Comme le parc d’Estinnes représente 10% de la production éolienne wallonne, le coût de cette tempête d’un jour se solde par une perte de pouvoir d’achat de l’ordre de un euro/ménage.

Pourquoi les Verts sont-ils au pouvoir pour gérer l’énergie en Wallonie ?

        Lors des dernières élections régionales wallonnes, l’addition des élus des deux partis du centre et de gauche, le CDH et le PS, n’arrivait pas à faire une majorité. Ces deux partis se sont donc alliés aux écolos. Un accord (secret) de coopération aurait donné une totale liberté pour l’énergie et l’environnement aux écolos, moyennant les mains libres dans les autres domaines.

       Le CDH et le PS ne semblent pas s’être rendu compte que cet accord laissait aux écolos une grande liberté en dehors de leur domaine réservé, dans la gestion économique, puisque l’énergie représente 10% du Produit intérieur brut (PIB) et qu’une gestion non rentable de l’énergie pouvait ainsi produire une augmentation catastrophique du coût de la vie et déstabiliser l’économie. Une réduction de la croissance de 1% à 5 % suffit pour produire une crise économique. Un calcul montre plus loin que l’éolien va faire augmenter le prix de l’électricité de 30 %, ce qui augmente le coût de la vie de plusieurs pourcents et provoque ainsi une aggravation de la crise.

Manœuvres écologistes pour l’éolien

       Les écolos, ayant eu le champ libre dans le domaine qui les préoccupe, en profitent pour faire progresser au maximum leurs objectifs dogmatiques avant la fin de la législature. La stratégie de l’écologie politique est camouflée sous une « opacité transparente », c'est-à-dire, par une réglementation incompréhensible (‘transparent impenetrability’, comme l’appelle Lord Monkton). Le « quota de renouvelable » est un bon exemple de cette opacité transparente. Cette contrainte règlementaire est incompréhensible pour les citoyens. Elle sert à camoufler (sous le prétexte grandiose de sauver la planète) un tout autre objectif demandé par le lobby éolien. Combien de citoyens comprennent-ils que fixer des quotas de renouvelable élevés est équivalent à rendre très rentable la construction de parcs éoliens qui, au lieu de rapporter à la Wallonie, ponctionneront la communauté wallonne beaucoup plus que les systèmes traditionnels : turbines gaz vapeur (TGV) ou nucléaire.

Feuille de route de l'Europe

      La feuille de route de l'Europe utilise un modèle économique, Primes, développée par l’université d’Athènes (note 8, page 3), une recherche financée par la CE. Dés la page 4 de la description du modèle Primes, une phrase explique pourquoi ce modèle est inapplicable aux renouvelables. « Le caractère distinctif de Primes est la représentation de chaque secteur séparément en suivant les fondations microéconomique du comportement de la demande et de la fourniture d’énergie et la représentation des échanges du marché en tenant compte des prix de l’énergie. » C'est une astucieuse façon de fausser le problème dès le départ. On ne peut étudier l’éolien que comme un ensemble incluant à la fois des éoliennes et des centrales de backup puisque que les deux types de génération sont complémentaires et à intégrer.

        Le cadre restrictif de la méthodologie Primes est aussi inadéquat pour étudier la cogénération (qui combine la production de chaleur et d’électricité), l’attribution des coûts de transport d’électricité (qui dépend de la longueur du chemin de transport et de son encombrement), le stockage de l’énergie (qui dépend de la période pendant laquelle il faut stocker l’énergie). Le programme de recherche Primes de la CE aurait été audité par des pairs qui n’ont pas vu qu’il était inapplicable à ces problèmes cruciaux de l’énergie.

Une réglementation faussée pour promouvoir un but caché

       Les bureaucrates européens ont inventé une conception astucieuse (et faussée) du domaine de l’énergie, comme montré dans leur feuille de route (2011). Le mot « renouvelable » est un mot-code que les Verts utilisent pour désigner l’éolien, puisque celui-ci constitue l’élément variable principal de la catégorie des renouvelables. Cette amalgamation de l’éolien et avec d’autres énergies est intentionnelle car elle permet de confondre l’utilité de l’éolien (technologie controversée) avec celle d’autres renouvelables d’utilité indiscutable, tels que l’hydraulique. De même, les investissements pour étendre le réseau électrique, comme requis pour l’éolien (dont le rapport coût/bénéfice n’est presque jamais justifié), sont confondus habilement avec ceux du réseau de gazoducs dont l’utilité n’est pas discutée. La feuille de route de la Commission européenne parle aussi d’autres énergies (biomasse, nucléaire, cogénération et autres), mais les traite comme des énergies de seconde zone.

        Une éolienne isolée donne du courant intermittent inutilisable. Les éoliennes ne peuvent servir que si elles sont intégrées dans un système global incluant des centrales thermiques à régime variable pour continuer à générer le même courant quand il y a peu de vent, soit pendant 80% du temps pour des éoliennes onshore. Le truc pour fausser la comptabilité réglementaire est d’y avoir introduit deux catégories où ce qui est produit par du vent est indépendant de ce qui provient des centrales de backup. Quand des centrales thermiques servent de backup, elles ne fonctionnent que rarement à plein régime et elles doivent fréquemment varier leur puissance, ce qui diminue leur rendement d’une façon qui ne peut pas être comptabilisée dans les documents officiels puisque les montants dépendent chacun des chiffres variables de l’autre catégorie. Cela entraine que le nombre de CV ne correspond pas aux économies d’énergie que l’éolien est supposé apporter. Des études montrent que le supplément d’électricité produit par l’éolien est annulé par les pertes de rendement du backup mais la comptabilisation est conçue d’une façon si astucieuse que cet effet ne peut pas y être exprimé.  

        Les bureaucrates n’ont pas systématiquement groupé ou dégroupé les notions intervenant dans leurs calculs énergétiques. Ils font les deux, groupant l’éolien avec les autres renouvelables et les gazoducs avec les réseaux électriques tandis qu’ils dégroupent l’éolien et son backup. Ce qui est plus interpellant est qu’ils choisissent chaque fois la méthode de groupage qui avantage l’éolien. Au moment où l’on avait trouvé des erreurs dans les travaux du GIEC (Climategate I), on s’étonnait que toutes ces erreurs aillent dans le même sens, faisant croire que la température de la Terre augmentait plus qu’en réalité. Bien des gens ont été ainsi persuadé que la réglementation climatique est une escroquerie, surtout quand ils constatent que des intérêts particuliers bénéficient largement des mesures pour contrôler le climat.

        La suite explique ce que cache « l’opacité transparente » en prenant l’exemple de la Wallonie.

Pourquoi l’éolien est-il trois fois plus cher que l’électricité classique ?

       Le quota de renouvelable augmente chaque année, ce qui augmente la demande de CV à acheter et provoque une pénurie de CV sur le marché. Par la loi de l’offre et de la demande, le prix du CV, qui est remboursé au minimum à 65 €/MWh, se rapproche du prix de l’amende (100 €/MWh) quand un fournisseur ne trouve pas assez de CV sur le marché pour les présenter. Le prix moyen actuel est de 90 €/MWH et se rapproche de 100 €/MWh. Les fournisseurs doivent augmenter leurs prix pour équilibrer leur budget, grevé par ces achats de CV. Tous les prix augmentent simultanément puisque le marché est concurrentiel mais ce nouveau prix est toujours reporté sur la facture du consommateur. Le quota de renouvelable a ainsi comme effet de faire passer le prix des CV de 65 € à 100 € sans que le consommateur ne se rende compte de la raison qui fait augmenter le prix de l’électricité.

        Résumons les procédures pour augmenter le prix des CV qui profitent aux promoteurs éoliens et à ceux qui leur facilitent la tâche. L’ajout des CV au prix de génération de l’électricité (par exemple de 40 €/MWh pour le nucléaire) fait passer ce coût à 105 €/MWh, puis à 140 €/MWh. C’est une augmentation variant de [105/40=] 2,6 fois à [140/40=] 3,5 fois. Les investissements pour le réseau renforcé indispensable à l’éolien, et les pertes pour transporter plus loin cette énergie distribuée, augmentent aussi les coûts de distribution. En résumé, l’énergie devient 3 fois plus chère. Quand l’éolien produit 15% de l’électricité, le coût global augmente de [15% x 3 + 85% -1=] 30%, comme l’ont annoncé les fournisseurs d’électricité. Cette estimation est optimiste car elle ne tient pas compte de l’augmentation des coûts relatifs au gaz naturel pour le backup.

Stratégie éolienne introduite par trois manœuvres en Wallonie

       La première phase de la stratégie de l’écologie politique a été d’augmenter le « quota de renouvelable » de 14% jusqu’à 31%, une manœuvre trop compliquée pour être commentée dans les médias. Ce quota signifie en pratique que les fournisseurs normaux (nucléaire et gaz et charbon) seront contraints d’acheter des CV pour 9,3 TWh d’énergie renouvelable sur les 30 TWh de consommation qu’ils produisent en Wallonie. Pourquoi 31% ? On en aura l’explication lors de la seconde phase.

       Tenant compte des surfaces agricoles qui limitent la production de la biomasse, la seule solution technologique disponible pour augmenter le renouvelable est de construire des éoliennes, dont le nombre est limité par le manque d’emplacements inhabités et venteux, c.à.d., d’espaces verts. L’opacité transparente a comme conséquence que personne n’a l’information pour discuter si la réalisation de cet objectif « ambitieux » est utile ou rentable.

          La deuxième manœuvre de la stratégie de l’écologie politique a été d’ordonner que la Wallonie produise 4,5 TWh/an par de l’éolien onshore, prétendant qu’ils y étaient obligés par leur première décision qu’aucune obligation ne justifiait mais dont la signification réelle n’avait pas été révélée aux politiciens qui n’ont pas été informés du langage codé de l’écologie politique. C’est ainsi que les écologistes vont dénaturer la Wallonie rurale et touristique en y plantant près d’un millier de mats d’éoliennes industrielles.

        La troisième manœuvre stratégique en cours est de faire voter un nouveau cadre wallon pour rendre disponibles plus d’espaces verts et pour que les riverains aient moins de moyens de s’opposer à cet assaut sur la valeur de leur maison et sur la destruction de leur environnement paysager. L’éolien sera décrété d’utilité publique, bien qu’on n’ait jamais pu prouver qu’un système éolien-backup réduise la consommation de gaz naturel ou les émissions de CO2.

Quel supplément coûte une tempête ? 11 M€ par jour de tempête en Wallonie

        La Wallonie doit produire 4,5 TWh/an, correspondant à 12,33 GWh/jour. Le parc éolien wallon produirait alors 7,52 fois plus que le parc d’Estinnes les jours de grand vent. (1,64 GWh x 7,517 = 12,328). Le coût additionnel d’une journée de vent passera alors à [7,5 x 1€ =] 7,5 €/ménage. La perte de pouvoir d’achat par journée normale sera ainsi de [12.330 x 90€ =] 1,11 M€/jour. Ainsi, les citoyens wallons perdront 11,25 M€ chaque jour de grand vent.

        Sur un an, cela ajoute 405 M€/an aux factures d’électricité, ou [405/1,5=] 270 € de perte de pouvoir d’achat par an et par ménage wallon. Sur la durée de vie subsidiée (15 ans) des éoliennes, les citoyens wallons auront perdu 6 milliards d’euros sans que les écologistes leur aient expliqué comment ils ont été extorqués sans qu’ils sachent par qui.
Les tempêtes provoquent en plus des dégâts aux éoliennes.

Les raisons de l’augmentation du prix de l’électricité

     Les fournisseurs d’électricité, contrairement aux consommateurs et aux médias, sont capables de traduire les plans du gouvernement en montants supplémentaires qu’ils seront obligés de dépenser pour produire de l’électricité. Ils ont déjà prévenu qu’ils seront obligés d’augmenter leurs coûts de 30% (voir le calcul ci-dessus).

      L’écologie politique prépare des réponses pour toutes les critiques de sa politique, n’étant pas rebutée par des désinformations systématiques. Les écologistes font ainsi croire que l’augmentation du prix de l’électricité est due à l’augmentation du pétrole (Tel Javaux à la RTBF le 8 janvier 2012), espérant que le citoyen ne se rende pas compte que le pétrole ne sert pas à produire de l’électricité. Aux USA, le prix du gaz naturel n’est pas indexé sur celui du pétrole et coûte la moitié de celui du pétrole (à pouvoir calorique égal). Les réserves de gaz naturel que l’on pourrait extraire par fracking en Europe sont comparables à celles des USA.

       Les départements de l’énergie (aux mains des Verts à la Commission européenne et dans plusieurs pays) sont responsables de contrats stupides (ou frauduleux) par lesquels le prix du gaz naturel est lié au prix du pétrole. L’augmentation du prix de l’électricité en Wallonie provient surtout de la politique éolienne, laquelle est menée en ignorant la rentabilité et le bien–être du citoyen, lequel est incité à croire que « C’est bon pour la planète ».

        Si un client industriel ne peut pas augmenter ses prix car il exporte sur un marché concurrentiel et n’a pas un cercle de clients captifs wallons, il sera forcé, pour éviter la ruine, de fermer son entreprise ou de la délocaliser. L’effet local à long terme sera un chômage accru, prélude à une catastrophe économique. Le tourisme wallon sera aussi sacrifié, augmentant le chômage.

       Le prix total d’un employé est un indice important pour son employeur. Les créateurs d’emploi l’utilisent - au lieu du salaire net - pour comparer l’opportunité de créer des jobs dans les régions. Ce prix inclut les cotisations payées par l’employeur et les différentes dépenses qu’il encourt pour chaque emploi supplémentaire. Ce coût inclut un poste pour le prix de l’énergie et explique un récent indicateur inquiétant montrant que les salaires (bruts) sont plus élevés en Belgique que chez ses voisins.

       Pour expliquer que les investissements éoliens sont équivalents à une dette contractée par la Wallonie, c'est-à-dire par ses ménages, les sections suivantes montrent que la procédure des CV a les mêmes effets qu’une dette souveraine contractée dans la région wallonne.
Calcul de la dette par les agences de notation publiques et privées
Les méthodes de calculs comptables qui permettent d’estimer la dette d’un pays ont comme but de mesurer le risque que le débiteur ne puisse pas rembourser ses engagements. La suite explique pourquoi les méthodes officielles sont inadaptées.

       Quand un ménage emprunte pour acheter une maison, sa dette est compensée par une rentrée équivalente à un loyer. Le calcul comptable des risques d’endettement tient donc compte de la fortune de l’emprunteur et de la rentabilité de ses placements, ce qui est le cas aussi pour les dettes des États, des régions, des communes et des entreprises en partenariat public-privé. Le calcul de la dette tient aussi compte du capital productif, tel que les infrastructures de transport et de communication et les zonings industriels. Comme pour le privé, la dette tient compte de la rentabilité des participations publiques dans des entreprises.

         Les agences de notation servaient initialement aux banques qui rétribuaient leurs services. La comptabilisation des dettes par ces agences de notation est en principe faite par des spécialistes compétents, indépendants du pouvoir et impartiaux. Ils suivent l’évolution technique et y adaptent leurs méthodes de calcul sans contraintes politiques. Si leurs résultats sont publiés, leur méthode doit être transparente et bien décrite, sinon ils seraient accusés de propager des informations fausses sur le marché financier.

       La méthode officielle pour comptabiliser la dette n’est pas basée sur le « bon sens » mais est régie par des règlements sous contrôle politique, règlements qui changent rarement et lentement et peuvent ainsi devenir inadaptés ou truqués. Dépendant du degré de dégradation de la mentalité politique et de son influence sur les fonctionnaires, il peut arriver que les estimations officielles de la dette s’écartent anormalement de ce qui devrait être mesuré. Les cotes des agences de notation sont alors plus fiables que celles des organismes officiels. Actuellement, les marchés financiers se basent plutôt sur les agences de cotation privées.

Pourquoi limiter la dette

        Une dette provenant de l’émission d’obligations est un engagement de verser des intérêts suivant un calendrier précis. S’engager à des versements mensuels de 100 €/mois pendant 15 ans est le corolaire de l’achat d’une obligation de 13.342€ (au taux de 4 %). Ce montant apparait dans l’accroissement de la dette. (En acceptant une éolienne, l’État s’engage à des paiements semblables pour les CV).

       Comme pour un ménage, il est dangereux de s’endetter au delà de sa capacité de rembourser, bien qu’un certain risque soit inhérent à tout emprunt. Pour empêcher les abus, des lois ont imposé que toutes les décisions politiques se soldant par une addition à la dette de l’État soient autorisées par le parlement, mais ce système a de nombreuses failles.

Nationalisation ou privatisation de l’énergie

       Le secteur de l’énergie a une importance énorme dans l’économie moderne. Il représente jusqu’à 10% du PIB. Les États en quête d’argent ont donc accru leur contrôle et leur taxation sur ce secteur. Les communistes (et certains États socialistes) ont simplement nationalisé ce secteur mais avec des résultats catastrophiques.

       Quand un secteur doit abandonner ses principes capitalistes, il devrait être régi par des règlements publics appliqués par des fonctionnaires mais il est en pratique laissé au pouvoir dictatorial des apparatchiks du régime. Des expériences ont montré que, plus personne n’étant responsable de réduire les coûts pour les consommateurs et de faire des investissements intelligents, le champ devient libre pour des augmentations de prix, des pertes de productivité et de qualité (telles que des pannes d’électricité en URSS et un manque de modernisation de l’outil de production qui devient obsolète). Rapidement, des opportunistes s’accaparent une part du gâteau grâce aux failles du système.

Comment orienter les règlements publics ?

        Dans ce domaine réglementaire où les escrocs rivalisent d’astuce, l’art est de créer des failles. La méthode est de suggérer des réglementations permettant à un secteur de s’enrichir. Cela s’obtient en finançant des lobbies pour présenter cette nouvelle gestion de façon positive aux médias, lesquels vont trouver des justifications pour demander ou exiger ce progrès. Un ministre doit alors faire adopter ce que lui demandent les médias, censés représenter l’opinion publique. Un groupe qui a le pouvoir d’influencer les principaux médias peut récompenser ce service en ordonnant aux médias de présenter ce politicien efficace de façon avantageuse pour favoriser sa réélection. Quant à ceux qui ne participent pas, les médias les disqualifient.

       Les lobbies du pétrole profitent de toute occasion de surestimer le risque de raréfaction des combustibles fossiles pour faire monter les prix. Le prix de l’énergie libéralisée est monté en flèche. Le lobby du gaz naturel, qui est le même que celui du pétrole, profite le plus de la politique des écologistes, d’où un soupçon de cause à effet.

Trucs pour emprunter en cachant l’endettement

       Comment emprunter sans que cela ne soit comptabilisé dans la dette ? Le secteur de l’éolien est un bon exemple pour montrer comment des opportunistes profitent de failles administratives pour augmenter les dettes et les taxes, hors du contrôle du gouvernement.

       Les rois pouvaient promettre des pensions à ceux qui servaient leur politique tant que le parlement n’était pas automatiquement requis pour contrôler toute ajoute à la dette. Ce contrôle du parlement, déjà ancien en Angleterre, a été définitivement acquis par les révolutions des XVIIIe et XIXe siècle. Depuis, tout ce qui demande un contrôle parlementaire risque d’y être refusé.

        Les règlements sur l’éolien présentent une faille qui permet d’augmenter la dette sans la comptabiliser et donc sans que le Parlement ne puisse s’y opposer. Des méthodes qui contraignent l’État à un versement mensuel aux titulaires d’obligations publiques, sont aussi utilisées pour distribuer des Certificats Verts quand de l’éolien est produit mais sans que ces versements réguliers, équivalent au remboursement d’une dette, ne soient comptabilisés dans la dette du pays et donc ne requièrent une autorisation du parlement.

Ajout automatique des CV sur les factures d’électricité

       Pour financer le système éolien non rentable sans que personne ne puisse se plaindre d’un manque d’équité et sans qu’aucune institution publique ne doive débourser, l’écologie politique a réussi, sans que le parlement ne se rende compte que cela favorisait une escroquerie, à faire ajouter automatiquement le montant des CV aux factures d’électricité que d’autres règlements obligent à payer sous peine de coupure de courant.

        Accepter un parc éolien augmente la dette souveraine de la région
Comme le paiement régulier des CV est garanti par la loi, le promoteur éolien peut emprunter dans le secteur privé avec cette garantie. Des banques, qui se sont qualifiées d’éthiques dans leur publicité, se sont spécialisées pour ces opérations sans risques, du moins tant que le parti de l’écologie politique est au pouvoir. Le montant emprunté correspond à celui d’un prêt remboursé en 15 ans de versements mais il n’intervient pas dans le montant de la dette de la région. Pourtant les CV sont une compensation financière et, en aucun cas, un revenu provenant de placements rentables.

Pouvoir d’achat = Revenus moins Paiements obligatoires

       La dette d’un pays est parfois mesurée en la divisant par le nombre de ménages (dette publique personnelle). La dette d’un américain est plus facile à supporter qu’une dette égale dans un pays pauvre. La capacité de rembourser la dette dépend du rapport entre le pouvoir d’achat d’un ménage et sa dette personnelle mesurée aussi en pouvoir d’achat.

      Les revenus d’un ménage sont diminués par des obligations de payer des impôts et des surtaxes sur les achats indispensables, tels que l’électricité, l’essence ou les assurances. Le prix de la vie augmente si les impôts augmentent ou, d’une façon plus générale, pour tout paiement obligatoire, quel qu’en soit le nom. Une facture d’électricité augmentée est ainsi équivalente à une augmentation des impôts.

       Le nouveau gouvernement de la Belgique, sommé de réduire sa dette (le déficit), a péniblement réussi à réduire les dépenses et à augmenter les taxes et impôts pour économiser 12 G€/an (d’après des annonces optimistes). La Wallonie représente un tiers de la Belgique économique et réduira ainsi sa dette de 4 G€/an. La suite compare le montant de cet effort exceptionnel avec l’argent perdu par la gestion non rentable du secteur de l’énergie.

Coût de la sortie du nucléaire

       La Belgique possède 8 centrales nucléaires dont la valeur résiduelle est, après 40 ans d’opérations, de l’ordre de 3 G€/réacteur. La vente d’électricité par réacteur est de l‘ordre de 1GW x 8000 heures, soit 8 TWh/an. Cela rapporte (à 30 €/MWh en bénéfice d’exploitation) 180 M€/an. Après amortissement, les rentrées provenant d’un réacteur sur 18 ans (de 2012 à 2030) totalisent 3,24 G€.

       Le gouvernement récupère la rentabilité du nucléaire par une taxe de 150 M€/an/réacteur (appelé rente nucléaire), ce qui rapporterait, pour 2 réacteurs jusqu’en 2030, 5,4 G€. Une décision de fermer ces réacteurs en 2015 diminuerait les rentrées belges de 4,2 G€. Un calcul précis est plus compliqué et plus élevé car il dépend des coûts des énergies de remplacement, lesquelles sont plus élevés que ceux du nucléaire.

        Le gouvernement fédéral a reporté la date de sortie du nucléaire après les prochaines élections. Tout peut être donc revu mais l’écologie politique internationale a acquis un pouvoir efficace pour influencer les médias, comme elle l’a démontré par l’exploitation de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Grâce à sa maîtrise de la propagande, l’écologie politique pourrait dégager sa responsabilité, ou trouver des excuses pour sa mauvaise gestion de l’économie et ainsi survivre aux prochaines élections.

Pertes financières dues à la politique énergétique de la région wallonne

        Le projet éolien wallon produira 4,5 TWh, ce qui engendrera une dette de 6,5 G€ (total des CV compensant le manque de rentabilité - calculé ci-dessus). Cette politique énergétique aura aussi un effet significatif pour l’économie wallonne. Au lieu de se traduire par une augmentation de la dette officielle, cette mesure réduit le pouvoir d’achat des consommateurs d’électricité.

        Sans les décisions dogmatiques sur le nucléaire et les renouvelables, le budget de la région wallonne (qui aura bientôt une gestion budgétaire aussi importante que le fédéral actuel) serait moins déficitaire. La politique éolienne fera perdre 6,5 G€ sur 15 ans, soit 433 M€/an. Un réacteur en moins fera perdre la rente nucléaire de 120 M€/an. Les TGV qui les remplacent produiront du courant plus cher de 20 €/MWh (le nucléaire revient à 30 €/MWh tandis qu’une TGV génère son courant à 50€/MWh). Pour 8 TWh/an fourni par an et par réacteur, la différence revient à 8 TWh x 20 €/MWh = 160 M€/an. Le total est de 120 + 433 + 160 = 713 M€/an, soit 18 % de déficit supplémentaire par rapport aux économies de 4 G€/an dans la part wallonne du dernier plan budgétaire.

La gestion de la dette est-elle efficace ?

       En conclusion, la gestion de la dette est un travail complexe. De même que des actionnaires désirent d’excellents gestionnaires pour diriger une grande entreprise privée, les citoyens désirent des ministres capables, soutenus par des fonctionnaires compétents et écoutés, pour diriger au mieux les secteurs de l’énergie et de la dette dont dépend leur bien-être futur.

       La plupart des catastrophes économiques ont été causées par des décideurs guidés par des dogmes plutôt que par des considérations pragmatiques et économiquement valables. Le dogme du communisme a engendré une catastrophe à l’est de l’Europe depuis 1920. Le dogme du libéralisme, appliqué systématiquement même là où il est contreproductif, a produit une autre catastrophe, principalement due à l’une absence de contrôle permettant de camoufler l’augmentation des dettes privées et publiques. Tout semble indiquer que les dogmes de l’énergie des écologistes ont commencé à produire une catastrophe économique de même ampleur en Europe et spécialement en région wallonne.

Quels dogmes guident l’écologie politique ?

      Les Chrétiens du Moyen Âge avaient construit un clocher dans chaque village. L’écologie politique tente de rassembler ceux qui ont besoin de croire à un dogme dans une communauté écologique calquée sur du religieux. L’écologie existe depuis longtemps dans toutes les religions, par exemple l’intendant qui doit prendre soin de la nature qui lui est confiée. Les militants sont persuadés que l’on fait œuvre utile en mettent non des clochers mais des éoliennes dans tout espace vert. Alors que les églises rassemblaient la population d’un village, les éoliennes sont des repoussoirs. Ces gigantesques structures tournantes donnent le tournis et un malaise physique ressenti par beaucoup de riverains. En plus, elles font un bruit irritant qui empêche de bien dormir et est nuisible à la santé. Personne ne veut habiter à proximité de ces insectes monstrueux qui oblitèrent le caractère relaxant de paysages naturels.

Le réchauffement climatique catastrophique

      L’écologie politique avait débuté avec des prédictions alarmantes sur un réchauffement climatique catastrophique du aux émissions de CO2 de la civilisation industrielle, ce qui justifiait d’utiliser plus de renouvelables. Cette campagne a été lancée par l’ONU (et son lobby partiellement scientifique du GIEC). L’Europe a repris le flambeau, soumise au parti vert qui avait organisé un battage médiatique pour faire élire ses militants au parlement européen, à l’époque où les électeurs se désintéressaient des élections européennes.

Absence de résultats à Durban

        La presse francophone n’a pas rendu fidèlement les résultats de la conférence sur le climat à Durban. La Commission européenne, un des nombreux participants, n’y représentait que 15% de la population du monde, même avec ses alliés opportunistes (désignés sous le nom : « pays menacés par le réchauffement climatique »). Cette Europe a voulu imposer ce que la majorité rejetait mais aucun autre pays n’a pris au sérieux la feuille de route de l’Europe.

        Durban a montré que le GIEC avait truqué de nombreuses données (Climategate II) et que l’intervention des écologistes avait augmenté les émissions de CO2 puisqu’ils ont combattu le seul moyen efficace de les réduire, le nucléaire. Les pays qui se disent les plus écologiques sont les plus polluants. Le Danemark et l’Allemagne produisent plus de 50% de leur électricité avec du charbon.

       Environ 14 000 délégués avaient voyagé à Durban aux frais d’une organisation publique, pour la plupart des ministères de l’environnement des 194 pays participants. De nombreuses ONG et partis politiques étaient assez riches ou assez subsidiés pour envoyer aussi des délégués. Il y avait aussi des représentants de la presse, bien que la plupart de ceux-ci étaient envoyés aux frais d’une ONG ou d’une organisation subsidiée, un moyen de s’assurer une presse muselée.
Les participants auraient dû rentrer chez eux dés le vendredi 16 décembre mais ils ont été gardés dans des locaux surchauffés pendant 20 heures d’affilée le samedi et le dimanche matin. Au moment de la clôture, les organisateurs ont fait passer aux personnes encore présentes (et en manque de sommeil) des documents à signer. D’après un journal local, un délégué russe aurait déclaré « Nous n’avions pas le temps de lire ce qui nous passait entre les mains mais nous l’avons signé pour qu’on nous libère ».

        La majorité des pays, suivant la direction montrée par les États-Unis et le Canada, a refusé de moderniser le protocole de Kyoto. Contrairement à Rio et à Copenhague, la plupart des ministres importants avaient jugés plus prudent de ne pas venir à Durban pour ne pas être contraints à signer ce dont leur pays ne veut pas.
Les documents signés (et qui devraient être contresignés par les ministres pour avoir de la valeur) engagent les pays à étudier un protocole climatique, concernant le monde entier au lieu des seuls pays développés, et à le discuter en 2015 pour l’appliquer peut-être en 2020 après la crise. Pour se montrer de bons associés soucieux de la planète, les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se sont contentés de dire qu’ils réduiraient leurs émissions si les autres le font d’abord.

        C’est le corollaire de cette décision qui est important. Ce qui a été obtenu ainsi est ce qui suit : les fonctionnaires et militants qui travaillent sur le changement climatique conservent leur emploi et continuent à être payés par les États, c'est-à-dire, par leurs concitoyens.

Il n’y a plus d’obligations internationales pour favoriser le renouvelable

        Les obligations des Nations Unies ne seront plus valables après 2012 quand Kyoto expire. Les ambitions de Kyoto ont été un échec car les émissions mondiales ont continué à augmenter. Il n’y a plus que l’Europe qui impose encore à ses membres des limitations d’émissions, alors que le reste du monde s’est libéré de ces contraintes qui avaient été la raison principale de la forte augmentation du prix de l’énergie et étaient ainsi une cause majeure de la crise économique qui a plongé le monde occidental dans une dépression dont il ne s’est pas encore sorti. La plupart des pays abandonnent l’éolien. L’entreprise danoise, Vesta, le principal fabricant d’éoliennes, met à la porte plus de 2000 ouvriers.

        Est-ce que les risques d’un changement climatique sont plus à craindre que le chaos économique dans lequel le monde est plongé ? Il n’y a jamais eu autant de chômeurs et de gens en dessous du seuil de pauvreté. Les emplois verts sont en nombre négligeable. La réduction des gaz à effet de serre n’a jamais eu lieu. Par contre, la production agricole a augmenté car les plantes se nourrissent de CO2 qui devient un peu moins raréfié. L’opinion mondiale croit de plus en plus que les alarmes sur le changement climatique avaient été une énorme mystification organisée par quelques affairistes introduits dans les organisations internationales. Cette énorme bulle risque de faire oublier ce qu’il y a de positif dans les mouvements environnementaux sérieux.

Comment sauver la région wallonne de la crise économique imminente ?

       Le piège innovant de la politique énergétique des écologistes semble une escroquerie plus vaste que celle des actions russes en 1935, dans laquelle la presse avait déjà joué un rôle majeur en persuadant les épargnants français et belges de la rentabilité de ce placement avant de les ruiner.

         Pour restaurer l’équilibre budgétaire, il faut empêcher tout accroissement de la dette, visible ou invisible, donc stopper tout engagement de rembourser des certificats verts, c'est-à-dire, toute autorisation de subsidier des éoliennes.

       Une solution est encore possible pour sauver l’économie wallonne de la crise économique que la politique actuelle y prépare (par une ponction de 6 milliards d’euros, sans compter la perte des valeurs immobilières et touristiques). Il faut que tous les partis non dogmatiques s’allient, comme ils l’ont fait au fédéral, pour chasser les Verts du gouvernement wallon.

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